Des talons, un petit manteau jaune et une bouée renaissante
Bonjour,
Cette semaine, j’ai bien tricoté sans particulièrement avancer sur mes projets en cours : j’ai commencé par tricoter des petits tubes pour préparer mon cours de talons de chaussettes de dimanche, et puis je me suis dit que ce serait marrant de déjà commencer à tricoter des mini talons, avant le cours, pour voir et là j’ai perdu le contrôle.
J’ai envie d’en tricoter encore plein, puis toutes les pointes et tous les montages et tous les rabattages pour me faire une petite bibliothèque de toutes les possibilités de la chaussette. J’ai également commencé à penser à une sorte de grande boîte avec un fond molletonné pour épingler mes échantillons et les étiqueter comme une collection de papillons.
Je n’ai donc pas avancé sur ma vraie paire de chaussettes en train dont j’ai terminé la cheville et maintenant je ne sais plus du tout quel talon choisir, il y a trop de possibilités, toutes chouettes à tricoter.
J’ai quand même avancé sur mon beau violet, je ne vous montre encore une fois qu’un aperçu (il faut que je pense à demander à mes collègues sur ce projet leur politique de confidentialité…) mais cette couleur me donne l’impression de tricoter un truc magique, comme une robe de magicien. Ça m’a donné envie de revoir Peau d’Âne pour retrouver le nom du savant du roi qui a une belle robe de magicien, je n’ai pas encore eu le temps mais j’ai sorti le DVD et je ne devrais pas avoir trop de mal à trouver l’occasion.
J’ai mis mon tricot magique dans mon sac à tricot magique qui brille évidemment…
Ça avance côté Kal Mystère et cette semaine c’est plutôt Arnaud qui travaille. Sachez que la date du lancement des précommandes des kits mystérieux avance à grands pas, et que cette année, avec Arnaud et avec la Droguerie, on y est pas allés avec le dos de la cuiller pour vous faire un truc marrant.
Et sinon :
Nous avons tous les trois adoré la pièce Passeport d’Alexis Michalik qui se jouait à l’opéra de Vichy . Gaby 16 ans qui aurait préféré rester à la maison pour jouer à Super Mario Smash Bros est ressorti avec la banane et des « c’était trop bien c’est le meilleur spectacle que j’ai vu et t’as vu comme les décors c’était fou, et les acteurs trop forts » et tout et tout. Si vous êtes à Paris vous pouvez la voir au théâtre de la Renaissance, sinon je crois qu’il ne reste des places qu’à Biarritz en mai.
On a aussi regardé Stalker de Tarkovsky, Gaby voudrait bien s’orienter vers des études en rapport avec l’image et l’informatique alors on essaie de lui montrer quelques classiques.
J’ai écouté des émissions sur Giotto et sur Velázquez avec le plaisir d’écouter Daniel Arasse (si certains certaines ici ont traîné dans les écoles d’art dans les années 90-2000 vous voyez de qui je parle) et c’est fou comme en 1997 on parlait différemment d’aujourd’hui. Je ne veux pas être passéiste parce que la langue a toujours évolué mais je trouve qu’on perd un peu en richesse et j’ai l’impression qu’aujourd’hui, à part dans l’émission Concordance des temps, les érudits ont peur qu’on entende qu’ils sont érudits à leur ton. On ne ponctue plus les phrases de « n’est-ce pas » montants et on fait attention à utiliser un vocabulaire compréhensible de tous. Est-ce bien pour démocratiser le savoir ou est-ce mal parce que ça nivelle par le bas ? Vaste débat.
En parlant de langue j’ai joué le jeu de La grande dictée sur France 5 et je ne suis pas mécontente de moi, j’ai eu tout bon à la première (c’était la facile) et aux deux autres je n’ai mal orthographié que des mots que je ne connaissais pas (type « blennie paon » et « barrot de hune », Tatiana de Rosnay et Leila Slimani, autrices des 2 dictées difficiles, ont été vaches sur ce coup-là). Si j’ai fait une faute de grammaire, j’ai mis une majuscule à « Basque » de « Pays basque » qui n’a finalement de majuscule qu’à « Pays ». Je le saurai pour la prochaine fois…
Et en parlant de peinture, les émissions de radio m’ont donné envie de me plonger dans de vieux livres et j’ai repéré cette tenue récurrente dans les tableaux de Vermeer :
Et ce truc qui ressemble à une bouée à facettes dans ceux d’Ucello qui m’a intrigué et poussé à faire quelques recherches sur le sujet.
Il s’agit d’un mazzochio, un accessoire de couvre chef qui servait à maintenir soit la foggia (un bonnet drapé), soit le becchetto, une longue écharpe. Et il se trouve que dessiner ce truc était une des passions d’Ucello, on l’a même appelé son caprice, parce que c’est un supe exercice de perspective. J’ai trouvé un bel article sur l’objet, avec une vidéo sur un artiste qui a attrapé lui aussi la folie du mazzochio et qui en réalise plein en volume, regardez à partir de 7 minutes 30. Je n’ai jamais rien pigé aux règles de la perspective, je ne comprends rien à ce qu’il raconte mais je me régale à le regarder plonger dans sa passion pour cet objet et tout oublier, dit la fille qui a sombré dans le talon de chaussettes toute la fin de semaine. Mention spéciale à « et ça m’a donné l’idée de faire des mazzochio d’anniversaire ».
J’ai commencé à coudre mon pantalon Hugo, et so far so good comme on dit, suite ce weekend.
Il n’y aura probablement pas d’article la semaine prochaine, je serai chez Artesane. À très bientôt !
