Jeu du samedi 09 septembre
Bonjour à toutes,
La question de samedi dernier n’était pas facile et malheureusement personne n’a trouvé la bonne réponse ! La blouse de gauche est une « chemise de nuit » du XVII siècle, celle de droite a été retricotée dans les années 1960 d’après une chemise de nuit trouvée dans le tombeau du pasteur Erik Monrath décédé en 1716.
Alors pourquoi cette idée de « chemise de nuit » est-elle intéressante dans le cadre du jeu du samedi ?
Depuis le moyen-âge, la mort était appelée « nuit ». Vous me voyez venir ? On pensait (particulièrement après la réforme protestante) que le cercueil était un lieu de passage où le corps se préparait à rejoindre l’au-delà. Il était donc très important de faire bonne impression et d’être bien vêtu après sa mort. Les personnes aisées se faisaient donc tricoter de magnifiques chemises en soie, qui devaient être neuves car la superstition voulait que toute personne vivante essayant une “chemise de nuit” étaient condamnée à être emportée par la faucheuse dans l’année. Cette tradition s’est un peu tassée à la fin du XVIIe siècle (il était devenu plus chic de se faire enterrer dans de la fine lingerie flamande…) mais on a quand même retrouvé trace, lors d’excavations, de ces chemises tricotées jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.
On peut aller un peu plus loin et chercher d’où vient cette idée de chemise de mort tricotée : je pense que vous avez déjà vu cette image du XIVe siècle de Marie tricotant une robe pour le Christ à 4 aiguilles :
Il existe des images de Marie tricotant en rond plus anciennes encore et la représentation du tricot sans coutures dans l’iconographie religieuse fait partie de la symbolique du Saint Suaire car à ce moment on a commencer à émettre l’hypothèse, suite aux visions de Sainte Brigitte de Suède, que le Suaire aurait été tricoté par la Vierge elle-même et / ou que la Vierge portait une chemise tricotée quand elle a donné naissance au Christ. Au XVe siècle en Allemagne et en Norvège les femmes accouchaient d’ailleurs dans des blouses brodées du symbole de « l’étoile de Marie » supposées les protéger à cette époque où on mourrait beaucoup en couche. Les chemises de nuit des nobles du XVIIe siècles sont donc une évocation du Saint Suaire.
Cette semaine, une plus facile ! Ce ne sont pas les chaussettes de l’Archiduchesse (le titre n’existait pas à l’époque et nous ne sommes pas vraiment dans le même pays…) mais les chaussettes, bien affriolantes, d’une autre « célébrité » si je puis dire. Qui donc ? Et que pouvez-vous me raconter sur les chaussettes de cette personne, ce vêtement ayant été une affaire d’état ?
Bonne chance !