Un nouveau châle, dans un fil particulier... et un gant à l'histoire tragique
Bonjour !
Avant toute chose, commençons par la réponse au jeu du samedi ! Je vous demandais une date approximative de fabrication et la particularité de ce gant:
Vos réponses ont été encore plus précise que ce j’attendais, le livre que j’ai traitant de commerce dans le monde du vêtement à l’époque Elizabethaine, j’ai plus d’information sur les bons de commande des aiguilles à tricoter qui ont servies à le réaliser en 1567 (chacun ses lectures) que sur l’histoire de ce gant en particulier. C’est ça qui est beau avec le jeu du samedi, c’est que grâce à vous moi aussi j’en apprends. Je voulais juste que vous me disiez qu’il est orné de rayures tricotées en fil d’or aux doigts pour évoquer des bagues.
Ce gant est conservé au musée de la cathédrale d’Uppsala et est un des tricots suédois les plus anciens qui nous restent. Il fait partie de la tenue que portait l’un des fils Sture (une famille très importante en Suède à l’époque) quand il a été assassiné par le roi Erik XIV, personnage complètement zinzin et paranoïaque mais que j’aime bien car il était très organisé et archivait très bien toutes ses possessions, parmi lesquelles plein de tricots. Le roi Erik a donc zigouillé la famille Sture car il pensait qu’ils voulaient lui prendre le trône. Dans la Cathédrale on peut admirer les tenues entières que portaient les Sture au moment de leur assassinat. Le gant aurait été offert par la princesse Sofia (la sœur du roi Erik) car son nom est tricoté en jacquard dans la paume. Je vous mets une photo couleur du coup.
Mais revenons à nos moutons, nous allons quitter la Suède et je vais maintenant vous raconter l’histoire du châle Barbara.
J’ai rencontré Coty la fondatrice de Nomad Noos au salon de Cologne. Nous avions préalablement échangé par mail et j’étais très curieuse de la rencontrer mais surtout de voir le résultat de son travail engagé auprès des éleveurs, des teinturiers et teinturières, et des fileurs et fileuses. Ceux qui me suivent savent que ma porte d’entrée principale vers l’inspiration est la couleur. Je vous laisse voir en image le nuancier :
Du coup j’ai dit oui pour créer un modèle. Parmi les 3 fibres différentes j’ai choisi la Sartuul pour la simple et bonne raison que je n’avais jamais entendu ce mot de ma vie et que je suis une grosse curieuse. Pour info, Sartuul c’est une race de moutons originaire de la région de Zavhkan en Mongolie. La fibre est très fine et aussi douce que le cachemire. Tous les fils que proposent Coty sont teints et filés à la main au Népal, par des hommes et des femmes qui reçoivent une juste rémunération pour leur travail.
Le fil est très délicat. Comme il est filé à la main, il est irrégulier et c’est ce qui lui donne tout son charme. Je me suis donc lancée dans un design très simple d’une part parce que quand le fil a déjà une identité très forte less is more, mais aussi pour ne pas lui infliger un traitement acrobatique qui risquerait de l’endommager. Puis vous me connaissez - je vais arrêter de dire que j’aime pas les châles puisque j’en ai tricoté quelques uns qui me ravissent ces derniers temps - j’aime les châles simples et j’ai décidé de créer un modèle qui convient aux débutants. C’est un parfait premier châle pour comprendre la construction topdown.
J’espère que ce modèle très simple vous plaira, je vous prépare un article plus détaillé sur Coty et Nomad Noos. Est-ce que ça vous dirait que je rédige régulièrement des posts “découverte” de laines dans lesquelles je laisserais la parole aux lainiers ?
À très vite !