Comment j'ai décidé de glisser de mono projet à multi encours

J’ai toujours été une tricoteuse plutôt fidèle à son encours. Je ne suis pas très douée dans la vie en général pour faire du multi tâches, dans tout ce que je fais j’ai besoin de calme et de concentration. Il m’est arrivé bien sûr d’avoir plusieurs tricots en train, mais en général il y en a toujours un qui se retrouve détricoté et jamais achevé.

Avoir plusieurs encours me donne l’impression de m’éparpiller et de ne pas avancer, de ne pas assez travailler et de ne pas être assez productive.

Tout a basculé il y a quelques semaines. Ma maman et son compagnon ont décidé de se marier, et comme ils ont prévu ça en petit comité, la date a été fixée pour 2 semaines après. Bien sûr, j’avais envie de tricoter un cadeau de mariage. Mais officiellement, mon carnet de bal tricot est plein pour 2 ans, sans exagérer. Je suis d’ailleurs en train de préparer un article '“savoir dire non” pour plus tard.

Je me suis mise à paniquer en pensant aux jours que j’allais “perdre” dans mon programme en intercalant un tricot à un moment où je suis déjà en surchauffe (je ne suis pas en avance du tout pour Club Tricot 3, je suis même en retard sur ce que j’avais prévu). Et puis je me suis regardée me mettre dans cet état complètement irrationnel et je me suis dit qu’il est largement le temps de lever le pied. Je travaille toute la journée sur mes projets professionnels. Je travaille pendant mes vacances, et tous les soirs je travaille aussi puisque je tricote pour ces mêmes projets. C’est traitre, je n’ai pas forcément l’impression de travailler comme j’adore tricoter, mais ça veut dire que je ne redescends jamais.

Les Club Tricot sont des projets au long cours. Je suis en train de travailler sur le 3, je suis en train de tricoter des modèles que j’ai dessinés en quelques jours il y a plusieurs mois. J’ai bien réussi à faire un modèle de châle à Pâques, mais c’était quand même une collaboration qui était déjà glissée dans mon emploi du temps, que j’ai créé dans le but d’être commercialisé.

J’ai réalisé que j’ai besoin de vide dans ma pratique de tricot. J’ai besoin comme tout un chacun de temps libre, sur lequel je peux me dire “oh je tricoterais bien ça” alors que ce n’est pas un tricot “rentable” parce que je suis en train de me transformer en cocotte minute prête à exploser au moindre imprévu. Le soir ou le week-end, j’ai le droit de tricoter pour le plaisir. C’est pas facile à accepter et à s’autoriser. Je pense que c’est un défaut d’entrepreneur : on voudrait toujours en faire plus, être plus rentable, plus productif, plus méritant, plus légitime en travaillant plus que les autres.

J’ai donc décidé de tricoter pour ma maman une étole Ewe, comble de l’improductivité. C’est un modèle que j’ai dessiné il y a plus de 5 ans, qui ne finira donc pas comme un nouveau modèle à vendre qui fait de l’actualité. Je suis allée dans une mercerie, j’ai choisi une laine que j’avais envie d’essayer depuis longtemps, j’ai ouvert Sentimental Tricot (le modèle est dedans) et je me suis lancée. Je n’ai bien sûr pas pu la tricoter dans les 2 semaines avant le mariage, ce sera un cadeau à retardement.

J’ai eu du mal à accepter, j’ai encore pas mal de travail à faire pour accepter de m’octroyer du tricot temps libre, mais avoir ce tricot en parallèle, c’est une bouffée d’oxygène qui me donne de l’élan pour terminer et garder du plaisir avec mon Club Tricot. Je finirai peut être moins vite, mais au moins je ne finirai pas complètement neuneue.


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