Alice Hammer

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Cette semaine j'ai lu, vu, entendu...

Chaque semaine, un résumé des choses lues, vues ou entendues qui ont d’une manière ou d’une autre agi sur mon travail.

Cette semaine, je suis tombée au cours de mes déambulations internet sur le programme tricot des écoles Steiner Waldorf. Je n’ai pas de billes dans quelque type d’école que ce soit, mon fils comme moi-même n’avons fréquenté que des écoles publiques mais j’ai trouvé passionnant de lire comme le tricot peut être traité comme un accompagnement à l’évolution de l’enfant et aux apprentissages.

Les écoles Steiner Waldorf sont des écoles privées dont je ne saurais pas trop vous parler, ce n’est d’ailleurs pas l’objet de cet article. Leur documentation annonce une pédagogie très portée sur l’expérience et adaptée à chaque âge de l’enfant selon son développement moteur, intellectuel et affectif.

D’après ce que j’ai pu lire, le tricot (entre autres) est un support, de la maternelle au lycée, à l’acquisition de notions importantes.

En maternelle, on apprend le tricot aux doigts et les enfants fabriquent les cordes à sauter qu’ils utiliseront dans la cour. En plus de développer la motricité fine, cette activité permet d’aborder la conscience du corps dans l’espace (la corde ne doit être ni trop courte ni trop longue pour être fonctionnelle), la mesure et le calcul car il faut régulièrement vérifier ce qu’il reste à tricoter pour atteindre la bonne longueur.

Au début de la primaire, on apprend à utiliser les aiguilles droites qui sont fabriquées, en bois, par les enfants. Outre les vertus apaisantes du tricot, le tricot aux aiguilles aide l’apprentissage de l’écriture, ces deux activités nécessitant concentration et précision. À cette période l’association oeil / main est très importante et travailler la motricité fine des doigts stimulerait le développement cellulaire dans le cerveau (j’ai d’ailleurs lu dans un article qui n’a rien à voir que le tricot, comme d’autres activités manuelles, aiderait le cerveau à résister aux invasions chimiques responsables de certaines maladies neuro dégénératives) et faciliterait l’apprentissage de la lecture et la maitrise des mathématiques.

Tricoter stimule la mémoire, l’imagination et la capacité d’anticipation puisqu’il faut être en mesure de visualiser un objet qui n’existe pas encore et les étapes nécessaires à sa réalisation. Un grand nombre des parties du cerveau sont sollicitées, c’est très bon pour créer des connexions neuronales.

La découverte du point envers et du travail de la couleur intervient en cours de maths, durant lesquels on demande aux enfants de reproduire, puis de créer, des modèles géométriques. C’est aussi à ce moment que les élèves peuvent découvrir le travail de la teinture végétale de la laine.

Par la suite, on leur apprend le crochet qui est encore une autre façon de faire travailler son cerveau et ses mains : les deux mains font un travail très différent (une main tient l’ouvrage et le fil, l’autre travaille avec le crochet), puis la broderie qui aide à développer la patience, la régularité et la précision. S’en suivent l’apprentissage de la couture à la main puis à la machine, corrélés à des cours de mécanique et d’histoire consacrés à la révolution industrielle.

Au moment de la pré-adolescence, on attaque le tricot circulaire avec des aiguilles circulaires ou doubles pointes. On passe ainsi de la vision à plat à la vision en volume avec le tricot de chaussettes. C’est une période de prise de conscience du corps, les élèves sont invités à observer leurs pieds et ceux de leurs camarades pour comprendre leur volume. Celles et ceux d’entre vous qui tricotent des chaussettes (sans parler de celles qui en rédigent le patron…) se doutent bien quel merveilleux cours de mathématiques peut devenir la conception d’une chaussette adaptée.

Au delà des bénéfices déjà cités, le tricot aiderait à développer des compétences humaines pour la vie, telles que la créativité face à un problème complexe, la persévérance et la confiance en soi. Fabriquer des objets utiles apprend également aux enfants la valeur des choses.

Je ne doute pas du fait que vous êtes déjà convaincu(e)s par les bienfaits du tricot… Je suis par ailleurs en train de lire Handywoman de Kate Davies (pour rester dans le duo tricot / cerveau) qui fera sans nul doute l’objet d’un article du dimanche !

Oh et sinon, cette semaine j’ai beaucoup écouté Madonna…

À très vite,

Alice

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